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Comment vivre 100 ans

Province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

Giacobba Lepori, 104 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

Je m’habille toujours entièrement de noir et je porte un voile noir sur la tête parce que mon mari est mort et que la tradition veut qu’une veuve se vête ainsi. Je ne sais pas ce qui va m’arriver à la fin de ma vie. Personne ne sait, mais je n’ai pas peur de la mort.

Natale Lotto, 88 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

Comme berger, j’ai toujours été très pauvre et j’ai eu la vie dure. J’ai passé ma vie à marcher dehors, beau temps, mauvais temps, de jour comme de nuit. Comme la plupart des bergers de la Sardaigne, j’ai commencé à travailler très jeune et je n’ai pas eu beaucoup d’éducation, c’est pourquoi il m’est difficile de m’exprimer avec aisance quand les journalistes viennent m’interroger. De plus, je me trouve laid sur les photos, je parais vieux.

Cela dit, je suis plutôt satisfait de ma vie. Chaque matin, je m’occupe de nourrir le bétail; ça me plaît de travailler un peu pour rester occupé. Tant qu’on le peut, il faut continuer à travailler. Aujourd’hui par exemple, j’ai été jardiner. Je cultive de tout : patates, fèves, zucchinis, tomates, tout. Mon jardin nourrit six différents foyers au sein de ma parenté.

 

Luigina Loi, 90 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

J’avais 29 ans quand mon mari est mort et je n’ai jamais laissé entrer un autre homme dans ma maison. L’amour ne m’intéresse pas et ne m’a jamais intéressé. Quand mon mari est mort, tous les hommes sont morts.

 

Barbara Orrù, 85 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

J’ai tellement travaillé dans ma vie, que ça m’a coûté ma santé. Mon corps est si usé que j’ai maintenant du mal à marcher. J’étais mère au foyer et paysanne, et je n’arrêtais jamais. Mon mari et moi étions comme des lions enragés, à travailler sans répit. Il n’était pas rare que je me couche à 3 heures du matin afin de terminer mon travail de la journée.

J’aimerais vivre plus tranquillement maintenant mais je ne suis jamais tranquille. Il y a 30 personnes dont je dois me préoccuper. Je suis toujours inquiète. Surtout de ce monde qui s’est tellement transformé. Ça m’embête cette obsession des jeunes pour leur portable. Les ordinateurs ruinent la vie de ces pauvres enfants.
Avant, on était toujours contents, on chantait; aujourd’hui, personne ne chante plus. Les enfants ont tout mais ils ne sont jamais satisfaits
.

 

Giulia Pisano, 95 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

Personnellement, je ne me suis pas mariée car je n’y étais pas destinée. Comme c’était la guerre quand j’étais jeune fille, j’ai préféré rester célibataire parce que j’avais trop peur de devenir veuve.

Puisque je n’ai pas d’enfants, ce sont mes nièces qui s’occupent de moi. Tous les jours, une de mes nièces vient m’aider à la maison et me tenir compagnie.

 

Michelino Scudo, 98 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

J’ai beaucoup aimé être juge à la compétition de Miss Italia. Les filles m’ont toutes embrassé et ça m’a plu! Les participantes étaient toutes belles, mais j’ai aimé particulièrement la numéro 2 et la numéro 7. J’ai toujours aimé les femmes et je les aime encore.

Certaines femmes sont belles et d’autres sont laides mais dans tous les cas il faut être poli et respectueux avec elles.

En Sardaigne, les femmes travaillent énormément. En plus du travail de la ferme, elles font la cuisine, le lavage, le ménage, etc., pendant que les hommes se reposent et lisent le journal. À mon avis, elles méritent un prix Nobel. La femme est une merveille! Vive la femme!

 

Dario Loi, 88 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

Le secret de la longévité? L’eau, le fromage et le vin! Je suis retraité mais comme la pension de retraite ne suffit pas, je fais encore de l’agriculture. Je cultive un peu de tout et j’ai quelques porcs. J’exploite aussi des vignes car j’aime boire un verre de vin en mangeant. J’ai l’impression que, pour aller de l’avant dans la vie, ça prend un peu de vin. C’est mon humble avis. Je ne bois pas trop, mais je ne me passerais pas d’un verre ou deux aux repas.

Grâce à Dieu, j’ai une vie glorieuse. Tout va bien pour moi. Avec mon épouse, on s’entend bien, on s’occupe de la ferme, on va souvent à la mer, on fait de petits voyages, on visite des églises. Et bien que je sois un petit vieux, je n’ai rien perdu de mon ardeur au lit!

 

Elvira Iba, 84 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

Quand j’étais plus jeune, la vie était dure mais je pense qu’elle était plus belle qu’aujourd’hui. Au village, il y avait beaucoup d’affection entre les gens, on s’aimait beaucoup et l’on s’entraidait.

J’ai fait de nombreux sacrifices dans ma vie et j’ai travaillé énormément, mais toujours avec amour, contentement et reconnaissance. Je n’ai jamais été jalouse ou envieuse. Quand une chose est belle, je l’admire. Je la complimente. Je ne la désire pas car c’est inutile. Ce que j’ai me suffit. Je n’ai rien mais j’ai tout. J’ai l’amour. De mon mari, de mes enfants, de mes petits-enfants et c’est tout ce qui compte.

Angelo Mulas, 99 ans

Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie

Comme je n’ai pas eu d’enfant, j’ai sept neveux et nièces qui prennent soin de moi à tour de rôle. Chaque jour de la semaine, je vais dormir chez l’un d’eux ou bien c’est l’un d’eux qui vient s’occuper de moi et dormir à la maison.

Je considère que je n’ai rien fait de ma vie à part quelques petits boulots minables. Je ne crois ni en l’amour, ni au bonheur, ni en l’humanité. Et je ne crois pas non plus pouvoir vous être très utile avec votre projet.

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