Comment vivre 100 ans
Province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie
Giacobba Lepori, 104 ans
Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie
Je m’habille toujours entièrement de noir et je porte un voile noir sur la tête parce que mon mari est mort et que la tradition veut qu’une veuve se vête ainsi. Je ne sais pas ce qui va m’arriver à la fin de ma vie. Personne ne sait, mais je n’ai pas peur de la mort.
Natale Lotto, 88 ans
Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie
Comme berger, j’ai toujours été très pauvre et j’ai eu la vie dure. J’ai passé ma vie à marcher dehors, beau temps, mauvais temps, de jour comme de nuit. Comme la plupart des bergers de la Sardaigne, j’ai commencé à travailler très jeune et je n’ai pas eu beaucoup d’éducation, c’est pourquoi il m’est difficile de m’exprimer avec aisance quand les journalistes viennent m’interroger. De plus, je me trouve laid sur les photos, je parais vieux.
Cela dit, je suis plutôt satisfait de ma vie. Chaque matin, je m’occupe de nourrir le bétail; ça me plaît de travailler un peu pour rester occupé. Tant qu’on le peut, il faut continuer à travailler. Aujourd’hui par exemple, j’ai été jardiner. Je cultive de tout : patates, fèves, zucchinis, tomates, tout. Mon jardin nourrit six différents foyers au sein de ma parenté.
Comment vivre 100 ans
Californie, États-Unis
Richard Nelson, 99 ans
Loma Linda, Californie, États-Unis
J’étais médecin chirurgien et j’ai arrêté d’exercer à l’âge de 89 ans. Je suis né au Japon et j’y ai fait ma médecine dans une université de l’Église adventiste du septième jour. Mes années passées à Tokyo ont été les plus satisfaisantes de ma vie. Ma carrière m’a permis de contribuer positivement à la société et de m’accomplir comme être humain. J’encourage les jeunes à acquérir une bonne éducation. C’est même primordial pour se réaliser complètement.
Je me préoccupe de ma santé; je suis végétarien et presque végétalien. Je me permets une crème glacée une fois par semaine et le reste du temps je ne mange que des aliments sains. Je fais aussi beaucoup de vélo stationnaire et je fais des exercices aérobiques en groupe.
J’avais peur de venir habiter au centre pour personnes âgées adventistes de Loma Linda; je craignais de devenir inactif, de rester assis toute la journée et de m’ennuyer mais, finalement, c’est tout le contraire. Il y a tellement de choses à faire ici!
Malheureusement, ma vue a terriblement baissé. Comme j’adore lire et rester informé, ma femme me fait la lecture chaque jour.
Nous avons un mariage heureux. Pour réussir son mariage, il faut s’investir pleinement dans la relation et s’intéresser activement à son partenaire. L’une des règles que nous avons établies au début de notre union, et que j’affectionne particulièrement encore aujourd’hui, est celle-ci : si l’un de nous deux est en colère, l’autre doit s’efforcer de garder son calme pour éviter que la situation ne s’envenime. Ce petit effort de régulation émotionnelle nous a permis de désamorcer tous nos conflits.
Carol Mary Nelson, 97 ans
Loma Linda, Californie, États-Unis
J’aime les gens. J’aime m’asseoir et les observer. J’aime imaginer leurs pensées et essayer d’identifier leur type de personnalité. Chaque personne a sa propre façon de marcher, son propre langage corporel et c’est absolument fascinant. Il faut dire que je suis thérapeute de profession.
Avant, je participais à plusieurs activités à la résidence pour personnes âgées membres de l’Église adventiste du septième jour où j’habite mais, dernièrement, j’ai préféré passer tout mon temps avec mon mari. Mon mari a 99 ans, chaque minute avec lui est précieuse. Comme sa vue a baissé, je lui fais la lecture plusieurs heures par jour. Je lui lis les nouvelles, des textes religieux, des articles sur la santé, des biographies, etc. Il est important, en vieillissant, de rester curieux et de nourrir son esprit. Chaque jour, je lui dis que je l’aime. Il faut aimer son partenaire de vie encore plus que l’on ne s’aime soi-même et faire les choses par amour et non par devoir.
Je fais attention à ce que je mange car je veux préserver ma santé autant que possible. Je ne mange pas de sucreries; le plaisir que procure une dose de sucre est infime comparé au bonheur d’être en bonne santé.
Mon pire défaut est d’être impatiente. À plusieurs reprises, j’ai été impatiente avec mon mari et je m’en veux encore. Le soir lorsque je me couche, je révise les événements de ma journée et je me blâme pour ce que j’ai dit ou fait de répréhensible. La religion est très importante pour moi car elle me donne une ligne de conduite. Quand je lis la Bible, je me rends compte du chemin que j’ai encore à parcourir, même si je tends à m’améliorer. Il est important d’être tolérant et d’aimer les autres exactement comme ils sont. Il ne faut pas médire et il faut éviter la jalousie, qui est très destructrice. Il faut aussi voir le bon côté des gens et des choses et rire le plus souvent possible.
Helen Dalgleish, 95 ans
Loma Linda, Californie, États-Unis
Je suis une enfant de la Grande Dépression. Contrairement à beaucoup de membres de l’Église adventiste du septième jour, je ne suis pas issue d’une famille aisée. Mon père travaillait illégalement un peu partout à travers la Californie; nous déménagions fréquemment à la recherche de petits boulots dans les champs de coton. Par chance, un jour, nous sommes déménagés à San Bernardino où mon père avait trouvé un emploi chez un producteur d’oranges. C’est alors que nous avons découvert les adventistes du septième jour. L’église nous a offert une éducation, à moi et à mes frères et sœurs, ce qui nous a permis de nous élever socialement.
Plus tard, comme mon défunt mari était docteur, il assumait seul le rôle de soutien financier familial. J’ai donc élevé mes enfants sans être obligée de travailler à l’extérieur de la maison. Quand mes enfants ont été grands, je suis allée à l’université pour étudier les arts. J’ai eu mon diplôme à l’âge de 49 ans, ce qui est assez inusité.
Plus tard, comme mon défunt mari était docteur, il assumait seul le rôle de soutien financier familial. J’ai donc élevé mes enfants sans être obligée de travailler à l’extérieur de la maison. Quand mes enfants ont été grands, je suis allée à l’université pour étudier les arts. J’ai eu mon diplôme à l’âge de 49 ans, ce qui est assez inusité.
J’ai eu un beau mariage qui a duré 70 ans. Voici mon conseil pour les amoureux : si vous avez un conflit, n’allez jamais vous coucher sans régler votre différend. Avant d’aller au lit, faites la paix et dites à votre partenaire que vous l’aimez.
L’art occupe une grande place dans ma vie. Dieu s’attend à ce que nous prenions soin de notre santé et à ce que nous repoussions tout ce qui n’élève pas l’esprit. L’art élève l’esprit. La musique, les arts visuels et la littérature en sont des exemples. Personnellement, je fais partie d’un chœur, j’écris mes mémoires, je joue du piano, j’assiste à des projections de films et je veux me remettre à la peinture.
Je vais aussi à des exercices d’aérobie et je participe à plusieurs réunions et rassemblements. J’ai beaucoup d’amis et je suis très active sur Facebook. J’ai maintenant un petit ami. J’avais un faible pour lui quand il est arrivé, il y a trois ans, à la résidence pour personnes âgées adventistes où j’habite et les choses se sont développées. Nous parlons et nous nous embrassons. Je crois que c’est excellent pour la longévité.
Le plus grand obstacle de ma vie a été la mort de mon petit-fils. J’ai cependant espoir de le retrouver au paradis. Il paraît que les tremblements de terre sont de plus en plus fréquents et que la planète se réchauffe, entraînant toutes sortes de catastrophes naturelles. C’est possiblement le début du Jugement dernier. Nous, les croyants, pensons que lors du Jugement dernier, le Seigneur et ses anges viendront sur terre pour nous sauver et nous emmener au paradis.