Comment vivre 100 ans
Province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie
Giacobba Lepori, 104 ans
Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie
Je m’habille toujours entièrement de noir et je porte un voile noir sur la tête parce que mon mari est mort et que la tradition veut qu’une veuve se vête ainsi. Je ne sais pas ce qui va m’arriver à la fin de ma vie. Personne ne sait, mais je n’ai pas peur de la mort.
Natale Lotto, 88 ans
Villagrande, province d’Ogliastra, île de la Sardaigne, Italie
Comme berger, j’ai toujours été très pauvre et j’ai eu la vie dure. J’ai passé ma vie à marcher dehors, beau temps, mauvais temps, de jour comme de nuit. Comme la plupart des bergers de la Sardaigne, j’ai commencé à travailler très jeune et je n’ai pas eu beaucoup d’éducation, c’est pourquoi il m’est difficile de m’exprimer avec aisance quand les journalistes viennent m’interroger. De plus, je me trouve laid sur les photos, je parais vieux.
Cela dit, je suis plutôt satisfait de ma vie. Chaque matin, je m’occupe de nourrir le bétail; ça me plaît de travailler un peu pour rester occupé. Tant qu’on le peut, il faut continuer à travailler. Aujourd’hui par exemple, j’ai été jardiner. Je cultive de tout : patates, fèves, zucchinis, tomates, tout. Mon jardin nourrit six différents foyers au sein de ma parenté.
Comment vivre 100 ans
Péninsule de Nicoya, Costa Rica
Maria Trinidad Espinoza Melina, 102 ans
Copal de Quebrada Honda, péninsule de Nicoya, Costa Rica
J’ai encore toute ma tête et ma mémoire est excellente. Des visiteurs des quatre coins du monde sont venus discuter avec moi au sujet de la longévité et j’espère qu’il en viendra encore car j’adore rencontrer des étrangers! Je suis reconnaissante d’avoir une si bonne santé et j’aimerais vivre encore plusieurs années. Je ne veux pas mourir, j’aime la vie.
Avant, les choses étaient meilleures. Il n’y avait pas de produits chimiques dans la nourriture et les gens étaient en meilleure santé. Nous gagnions peu, mais nous avions toujours assez pour vivre, d’autant plus que nous nous entraidions continuellement.
Aujourd’hui, notre pauvreté est extrême. Le coût de la vie est très élevé alors que notre pension de retraite est ridicule. Ma fille ne peut plus travailler à l’extérieur et gagner sa vie car elle doit s’occuper de moi à temps complet. Ce qui fait que nous sommes deux à vivre de ma petite pension, qui suffit à peine à payer l’électricité.
Nous manquons toujours d’argent pour tout: les médicaments, les factures de téléphone, la nourriture, ou pour acheter des lunettes, des souliers ou des tissus avec lesquels ma fille confectionne nos vêtements. J’aimerais demander au gouvernement d’aider davantage les aînés au Costa Rica car le manque de ressources est une grande source de stress et de désespoir.
Je conseille aux jeunes femmes de bien se comporter, d’être bien soignées, de ne pas marcher dans la rue le soir, de ne pas prendre de drogue et d’alcool et de choisir un amoureux bienveillant. Comme les hommes ne sont pas tous bons, il ne faut pas se précipiter pour se marier; il est préférable d’attendre quelques années afin de s’assurer d’avoir un compagnon respectueux.
Jose Bonifacio Villegas Fonseca, 101 ans
Pochote de Nicoya, péninsule de Nicoya, Costa Rica
À neuf ans, j’ai quitté l’école car il fallait travailler. J'ai été cowboy toute ma vie et les chevaux ont toujours été une grande passion. Je suis très attaché à mon cheval Corazon, mon compagnon depuis plus de vingt ans déjà.
Je suis loin d’avoir eu une vie exemplaire; j’ai eu tous les vices imaginables : l’alcool, la danse, les femmes, la fête, le tabac. J’ai dû arrêter de boire et de fumer lorsque j’avais la soixantaine car j’ai eu des problèmes de santé.
Presque tout est difficile lorsque l’on vieillit. Il faut lutter sans cesse. Ça me contrarie beaucoup de ne plus avoir d’énergie, de perdre la mémoire, d’arriver à peine à marcher. Avant, j’allais régulièrement rendre visite aux malades des environs, mais ma santé ne me le permet plus. Par chance, le Seigneur m’accompagne.